Trompe de chasse - chevaux - vénerie - chasse |
| | Evolution de la trompe | |
| | Auteur | Message |
---|
dom
Nombre de messages : 260 Age : 75 Localisation : bretagne Date d'inscription : 01/12/2009
| Sujet: Evolution de la trompe Dim 27 Juin 2010, 11:58 | |
| Il est certain que le style avec lequel on sonne de la trompe de chasse a considérablement évolué ces 50 dernières années. On peut dire objectivement et sans risque de se tromper, qu'on a aujourd'hui en style vénerie une trompe plus pleine, qu'on marque moins les piqués (le style est moins sautillant), qu'on a un vibrato "omniprésent", qu'on sonne plus vite (tempo plus rapide)... Cette évolution est remarquable aussi à l'écoute des groupes, surtout en ce qui concerne les parties d'accompagnement , les radoucis, la musicalité d'ensemble; le répertoire de groupe s'est enrichi considérablement ; cela n'empèche pas d'ailleurs les grands groupes de reprendre des fantaisies 19ème,et donc de retravailler des techniques instrumentales plutôt oubliées depuis 100 ans. Mais si le style a évolué, la technique instrumentale aussi a progressé, et l'enseignement a dû s'adapter, se préciser, se structurer, les enseignants ont dû se former. Autre conséquence, les facteurs ont changé leurs techniques de fabrication; la perce des trompes est moins importante qu'il y a 50 ans, le profil du 1er tube a considérablement évolué (même si les facteurs Raoux,Courtois,Carlin,au 18ème siècle puis Tabard au 19ème...et bien d'autres, maîtrisaient déjà ces techniques!). Cette évolution se manifeste donc à divers niveaux: technique instrumentale, enseignement, création musicale, facture, redécouverte d'un répertoire de "fantaisies" trop souvent négligé, redécouverte de l'histoire de la trompe... Ce sujet est vaste . Quelles remarques vous inspire-t-il? | |
| | | ptilouis44
Nombre de messages : 35 Age : 63 Localisation : RIAILLE 44 Date d'inscription : 07/09/2009
| Sujet: Re: Evolution de la trompe Dim 27 Juin 2010, 21:52 | |
| Bonsoir à tous, bonsoir dom,
Ce sujet est la préoccupation actuelle du BAB. Soigner la musicalité d’ensemble est une priorité pour nous.
Rechercher et mettre en place de belles harmonisations sont aussi nos exercices favoris. Cela nous permet de revisiter le répertoire, et de prendre énormément de plaisir à sonner en formation. Mais nous atteignons rapidement les limites de nos instrumentistes. Peu de musiciens chez nous mais des oreilles de plus en plus fines. Insidieusement nous sommes obligés d’élever la maîtrise instrumentale. Les pupitres accompagnement sont très sollicités. Tous ce travail s’effectue dans la bonne humeur avec l’aide de notre potion magique : le Muscadet. (a consommer avec modération contrairement à la trompe de chasse)
Cordialement,
Louis | |
| | | Le Vittorio Administrateur
Nombre de messages : 4411 Age : 65 Localisation : Nord 41... Date d'inscription : 28/07/2006
| Sujet: Re: Evolution de la trompe Lun 05 Juil 2010, 12:32 | |
| Effectivement le style, la technique instrumentale et donc le niveau général individuel ou collectif est bien meilleur...
Mais si je devais me faire l'avocat du diable (quel boulôt!) n'est- ce pas uniformiser la pratique et l'exécution de la Trompe de Chasse au détriment de l'interprétation et de la personnalisation ? | |
| | | dom
Nombre de messages : 260 Age : 75 Localisation : bretagne Date d'inscription : 01/12/2009
| Sujet: reprise de ce sujet ancien et réponse Jeu 03 Jan 2013, 19:25 | |
| Il est de tradition de sonner de la trompe de chasse uniquement d'oreille. Pourquoi apprendre à solfier puisque qu'on peut sonner sans savoir le faire.Sans connaissance de la lecture musicale, des sonneurs talentueux ont pu gagner néanmoins les championnats de France et internationaux. Et l'on peut continuer ainsi longtemps. L'apprentissage d'oreille, donc en écoutant un CD , en écoutant un camarade chanter, va plus facilement provoquer la copie, l'imitation du modèle, même inconsciemment; dans ce cas, oui, beaucoup de sonneurs vont avoir un style commun ; ceci est aussi valable pour l'éxécution en groupe de grands morceaux. L'apprentissage sur partition permet d'apprendre sans fautes de musique la mélodie; parfois, car ce n'est pas toujours le cas, le compositeur a placé des "notes" permettant de comprendre l'interprétation: forte, radoucis, trio, groupe, appel, tempo, ..... Mais si l'on en reste là, alors les groupes sonneront des pièces qui se ressemblent fortement. Le Directeur musical a ici un rôle très important; il va non seulement distribuer les rôles en foction des qualités des musiciens dont il dispose, afin de tirer le meilleur parti du groupe, mais va travailler surtout l'interprétation, l'harmonie qui a elle seule peut changer le caractère du morceau sans pour autant en dénaturer sa musique. Dans ce cas alors, il y a création et variété assurée. La trompe est un instrument traditionnel avec lequel est jouée une musique non figée dans le style, une musique qui, comme toutes les musiques traditionnelles évolue. Tradition ne veut pas dire immobilisme. N'oublions pas que notre tayaut, ornement particulier du ton de vénerie que tout sonneur se doit d'acquérir, était parfaitement inconnu du Marquis de Dampierre , Père des fanfares de chasse!
| |
| | | Anne-B Modérateur
Nombre de messages : 1166 Date d'inscription : 21/02/2011
| Sujet: Re: Evolution de la trompe Ven 04 Jan 2013, 00:06 | |
| Si je puis me permettre, quand et par qui le tayaut a-t-il été introduit au répertoire de la trompe de chasse ? | |
| | | dom
Nombre de messages : 260 Age : 75 Localisation : bretagne Date d'inscription : 01/12/2009
| Sujet: Re: Evolution de la trompe Ven 04 Jan 2013, 02:21 | |
| Par qui et quand le tayaut a-t-il été introduit dans la musique de chasse? Le Commandant de Marolles (monographie de la trompe de chasse) et plus près de nous Monsieur Poncet (dans ses nombreuses parutions des 30 dernières années), citent Thiberge comme ayant utilisé le premier le terme tayaut dans son ouvrage "manuel complet de trompe"de 1848 dont j'ai un exemplaire devant moi; effectivement, on peut lire page 11:"...On nomme les différents coups de langue: simples, doubles perlés ou roulés. En doublant les coups de langue on doit s'étudier à les accompagner d'un tremblement de mâchoire qui donne au son plus de moelleux et de souplesse. On appelle ce genre de modulation Tayauté ou brodé, mais il est de mauvais goût de la prodiguer. Il n'y a plus que les vieux piqueux pour trembler la note..." plus loin page 13 "Le ton de vénerie, ou ton de chasse, est le plus brillant, le plus harmonieux, le plus estimé. Il se produit en attaquant vivement les premières notes d'un coup de langue qui sert pour les suivantes sur lesquelles il est moins marqué; mais on doit éviter les coulés qui, généralement, se font mal sur le trompe et déplaisent s'ils sont répétés trop souvent". Mais est-ce bien du tayaut que nous connaissons aujourd'hui dont parle Thiberge ci-dessus? Ne dit-il pas "il est de mauvais goût de le prodiguer"! Restons donc prudents . Ce qui est certain, c'est que dans la première moitié du 19ème siècle, plusieurs recueils proposent à la fois des fanfares dont certaines gardent les trilles comme agrément (une petite croix ou tr au dessus des notes, même des croches, ce qui nous permet de dire que le trille n'a rien à voir avec le tayaut) , donc une notation 18ème; et proposent aussi des fanfares avec une écriture plus "moderne" où les trilles sont supprimés. Alors, en concluons-nous que le tayaut arrive à cette époque? Dans son"Grand album du chasseur" édition 1848, Tellier, Professeur de trompe, compositeur, et esssayeur des trompes Gohin, décrit la technique du roulé page 5 et 6; "Tu Lu Lu sur un triolet, Tu Lu sur une noire". Voilà qui nous rapproche du tayaut.D'ailleurs, Tellier note certaines fanfares de 2 manières, tout d'abord "en simple puis en roulé" et il précise "toutes les fanfares en grosses notes sont d'usage exécutées simples, c'est à dire en détachant chaque note; mais il dépend du goût du sonneur de les rouler à sa convenance en dédoublant les noires et les noires pointées d'après les Tu Lu indiqués". Comme ce roulé de Tellier ressemble à notre tayaut! Pour conclure, le tayaut dont Thiberge cite le nom et dont Tellier explique le principe semble s'être développé à partir de la fin de la 1ère moitié du 19ème siècle. Mais il reste logique de supposer que cette évolution a commencé après la révolution française pour "percer" vers 1848, se développer ensuite, pour être codifiée avec la création de la Fédération en 1928. La trompe est un instrument traditionnel dont la musique se transmet oralement, les évolutions sont donc lentes.
| |
| | | Anne-B Modérateur
Nombre de messages : 1166 Date d'inscription : 21/02/2011
| Sujet: Re: Evolution de la trompe Sam 05 Jan 2013, 00:26 | |
| Merci Dom. Le tayaut est donc en quelque sorte une mode du XIX° siècle qui s'est transformée en tradition ? | |
| | | dom
Nombre de messages : 260 Age : 75 Localisation : bretagne Date d'inscription : 01/12/2009
| Sujet: Re: Evolution de la trompe Sam 05 Jan 2013, 12:28 | |
| Le mot "mode" qui fait penser au luxe , au superflu, me semble moins bien adapté que le mot évolution. Ce tayaut n'est pas né d'un seul coup de la créativité d'un sonneur , piqueux ou musicien. Il a remplacé petit à petit le trille trop complexe à réaliser par un "sonneur-corniste-chasseur" non professionnel. Je vous invite à lire à ce sujet ce qu'en pense Monsieur Poncet. Le tayaut remplace progressivement sur une période de plus de 100 années le trille qui disparait totalement des partitions de trompes après 1880. La fédération de trompes de France crée en 1928 va se donner comme but de promouvoir uniquement la trompe dans le style vénerie avec ce fameux tayaut réalisé pourtant de bien des façons différentes à cette époque suivant la région. Cette démarche va renforcer évidemment l'implantation de la technique du tayaut au point de faire croire aux sonneurs de ce début de 20ème siècle que "la trompe a toujours été sonnée ainsi"!!! Comme quoi l'on peut créer de toute pièce "une tradition". Ce qui est plaisant dans l'évolution de notre instrument, c'est de voir qu'après une cinquantaine d'années (1928-1970) durant lesquelles seule la musique de vénerie sonnée dans le style vénerie était reconnue, on a constaté à partir des années 1970 et surtout depuis les années 1990, que les meilleurs groupes de sonneurs se sont "replongés" dans les "fantaisies" de fin 19ème, marches, valses, sérénades, trompe et piano ... avec beaucoup de talent s'attirant de beaux succès. Des compositeurs contemporains se sont même essayés avec bonheur dans cette voie. Voilà qui montre que la musique dite "de chasse ou de vénerie" et les techniques instrumentales qui s'y rapportent sont en constante évolution. La tradition n'a effectivement rien de figé. Que sera la musique de chasse dans 50 ans? Quelle sera sa place dans la société? Comment seront composés les groupes de sonneurs? Qui sonnera de la trompe? Comment sera conçu l'instrument? Nous n'en savons rien ; ce dont nous pouvons être certains c'est que ce ne sera pas comme aujourd'hui. | |
| | | Robert Hautlecoeur Modérateur
Nombre de messages : 4824 Age : 80 Localisation : Paris Date d'inscription : 11/11/2008
| Sujet: Re: Evolution de la trompe Sam 05 Jan 2013, 12:56 | |
| Dans le Ballet ("Don Quichotte" Massenet-Noureev-Opéra de Paris), on peut voir une très courte séquence d'un moine, s'acharnant avec insuccès, à sonner de la trompe de chasse... Piètre image accordée à cet instrument ! | |
| | | Anne-B Modérateur
Nombre de messages : 1166 Date d'inscription : 21/02/2011
| Sujet: Re: Evolution de la trompe Sam 05 Jan 2013, 13:13 | |
| Ah merci, je comprends mieux. Je n'avais pas vraiment compris cette question de la complexité du trille pour un sonneur "non professionnel". | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Evolution de la trompe | |
| |
| | | | Evolution de la trompe | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|