çà coince au paillasson!!!!

Ceux qui participent à des concours le savent bien......

Le jour du concours est arrivé...
Vous êtes préparé comme jamais...

Mais voilà, les quelques mètres qui vous séparent du jury au paillasson vont tout anéantir

La sérénité a disparu. Vous oubliez tout ce que aviez mis en place

Certains gèrent mieux que d'autres ces instants que tout compétiteur a connu.
Quelles sont vos méthodes, vos remèdes?

Hormis une bonne razade de ce savant breuvage dont nos amis d'outre manche ont le secret, bien sûr !!

Chris

Ben, je n'ai pas encore retrouvé la recette de la potion magique!

L'avantage, c'est qu'on tourne le dos au jury et au public.
J'ai essayé de lancer la mode dans l'art lyrique (surtout pour les concerts) mais y'a des résistances....

Mais si ça coince au paillasson, c'est peut-être aussi passe que y'en a qui se lâchent un peu trop, non ?...

Jamais fait de concours mais peut être qu'un jour je me lancerais

Mais bon je pense tout de même que je serais dans le même état d'esprit que la plupart des concourants c'est-à-dire stréssée!!!

ben c'est un peu difficile pour moi d'en parler....
je suppose qu'il faut y aller pour se faire plaisir et que rien que ça, déjà beaucoup l'oublient, depuis quand on stresse pour se faire plaisir???? allez y avec la niack, l'envie d'y aller, le plaisir de sonner! le PLAISIR!!!!

La réponse de Joker correspond, dans une large mesure, à celle qui est partagée par beaucoup d'artistes.
Le mot "plaisir" (employé 4 fois par Joker) et qui doit primer dans toute prestation, efface plus que largement les désagréments liés au trac.

Le trac est plutôt bien défini: c'est un mal être déstabilisant, aigü et ponctuel, alors que le stress est, en général, une souffrance plus lancinante et durable.

Pour avoir "pratiqué" les artistes lyriques depuis un certains nombre d'années, je pourrais les définir comme des êtres de souffrances (parfois extrêmes) et de joies (tout aussi extrêmes). Toutefois, ce qui fait la carrière, c'est le net bénéfice qu'on trouve au bonheur de chanter ou de sonner (sans parler d'autres récompenses, bravos et trophées, liées aux succès).
On ne peut être artiste si on ne possède pas un "ressenti" intense dans l'interprétation comme dans la vie.

Même si c'est moins vrai à la trompe, celle que j'aime (la trompe) doit être technique (c'est le moins qu'on puisse faire) et expressive. Et c'est cet ensemble de technicité et d'expression qui fait monter aux rideaux un public qui a déjà entendu la fanfare sonnée un bon millier de fois.
(Ce phénomène est le même à l'opéra où les 3 premiers rangs sont occupés par des gens qui connaissent la partition par coeur.)

Le trac, donc, est une sensation incontournable qui se manifeste par une accélération du rythme cardiaque (qui peut doubler) par un effet constricteur des artères (notamment coronaires), qui crée une augmentation de la pression (tension) artérielle. S'y associe une diminution de la réserve inspiratoire si nécessaire à la trompe.
De ce fait, la sécurité technique s'estompe et le doute s'installe.
Ce doute étant, par lui-même, un facteur de trac, un cercle vicieux accélère la déstabilisation.

Le trac disparait souvent au tout début de la première note qui conditionne la suite de l'interprètation. Mais chez certains ce n'est pas le cas; et ils sont obligés de puiser dans leurs réserves techniques pour "assurer" jusqu'aux bouts.
Il est communément admis que le trac peut diminuer jusqu'à 30% les possibilités techniques (la base !). Ceux qui sont les plus traqueurs doivent donc avoir une préparation parfaite pour qu'il en reste suffisamment à la minute "M". C'est aussi cette préparation solide qui diminuera les effets psychologiques du doute et du cercle vicieux que j'évoquais plus haut.
Quand on est traqueur, et à 75% de technicité, on va donc se retrouver à la moitié du nécessaire et donc bien en dessous de l'indispensable:
1) on va passer le temps de la fanfare à rechercher ses paramètres habituels, et donc a exposer ses manques.
2) Le cerveau étant accaparé par ce précédent manque, toute application expressive est exclue; et la fanfare est doublement ratée.

Y a t-il des moyens chimiques (médicaments) pour combattre le trac.
Peut-être. Mais on en connait le prix a payer (par l'organisme !)
Ces médicaments qui bloquent une partie des récepteurs bêta (ceux justement qui provoquent les effets cités plus haut) sont utilisés en cardiologie et... en psychiatrie comme inhibiteur du système nerveux sympathique.

Pourquoi est-il hors de question d'utiliser de tels "traitements":
Chez l'intrumentiste (type violon, piano, etc...) il peut y avoir un effet positif immédiat. Et c'est bien là le danger.
Si on pense qu'un bêta-bloquants n'aura aucun effet négatif sur l'organisme à la suite d'une prise ponctuelle, l'habitude va très vite engendrer des effets secondaires extrêmement nuisibles à la santé.
Mais pour le sonneur toute tentative de cet ordre est hors de question. Pourquoi ?

Tout ce qui est (même un peu) coronaro-dilatateur est également (un peu ou beaucoup) broncho-constricteur. Et la préservation de la réserve inspiratoire par l'effet du médicament sera plus qu'effacé par le phénomène constricteur des bronches qui peut, à l'effort expiratoire intense, se majorer brutalement en cas de tendance asthmatique (qui peut être méconnue), bronchiteuse; ou même chez de petits fumeurs qui ont fragilisé les bêta-récepteurs des bronches.

Chacun doit apprendre à gérer son trac car il n'y a aucun truc universel contre le trac.
Ceux qui s'inquiètent du trac sont principalement les débutants qui n'ont pas encore trouvé à utiliser le trac comme un dopant naturel (la niak dont parle joker). Les pros qui s'en plaignent ont rarement de conséquences visibles aux moments cruciaux. C'est moins dans le corps que dans la tête que ça se passe.
Toutefois des épisodes douloureux de la vie peuvent influer négativement sur le trac qui, de ce fait redevient un stress. Dans ce cas on entre dans un domaine médical. La performance instrumentale (vocale ou trompistique) devra être mise provisoirement entre-parenthèses, sans pour autant abandonner les répétitions et le travail de groupe qui, lui , n'a aucun effet négatif puisqu' il n'y a pas de réelle exposition individuelle. En groupe, on peut faire l'impasse sur un sol aigü sans grandes conséquences.... Sauf si tout le monde fait pareil. (Voir le fil: "Les pains les plus croustillants").

En résumé: le seul vrai truc anti trac, c'est la préparation et l'apprentissage de la maîtrise de soi au niveau de la scène ou à l'heure du paillasson. (les méthodes simples et efficaces existent et je pourrai en parler plus tard.)

GB

PS: Faites attention aux pillules miracles qu'on pourrait (en parfaite honnêteté) vous proposer.
Le bêta- bloqueur (ou bloquant) le plus utilisé chez les interprètes est le sectral. Il y en a d'autres, moins fréquents; mais ne les citons pas de manière à ne pas transformer cette mise en garde en pub.
Je répète que ce type de palliatif n'est pas du tout pour nous.

Pour pratiquer devant divers auditoires (publics, jury...) en mettant en oeuvre divers moyens d'expression, c'est à dire paroles,voix, instruments à vent au seul souffle et sans doigté, ce qui est différent des instruments à cordes ou à touches, où les doigts sont mis à première contribution ("tremblotte"), je pense que des exercices respiratoires intenses (inspirer et expirer en ne pensant à rien d'autre qu'à l'exercice) aident à irriguer et à diminuer la constriction.

Mais, d'abord, je pense, comme nos amis, que c'est l'envie et le plaisir qui permettent de diminuer le trac.

Grand merci à Arca pour ses explications tout à la fois scientifiques et médicales mais aussi parfaitement compréhensibles par le commun des mortels.
J'adore la mise en garde contre l'utilisation des moyens pharmaceutiques pour faire disparaître (?) le trac.
Jouvet, je pense, disait un jour à un de ses élèves de la Comédie Française, qu'un artiste ne connait le trac que quand il est nanti de talent. C'est donc bon signe si on en éprouve.
Pour ma part, j'ai tenté de surmonter les désagréments inhérents à cette sensation particulière en concours, en me présentant d'abord à une épreuve au résultat de laquelle je n'accordais qu'une importance mineure (par exemple l'épreuve La Louvière), celle-ci "bouffait une bonne partie de mon trac et, dans la foulée, je tentais de passer le plus vite possible l'épreuve qui comptait à mes yeux.
Cela ne m'a pas trop mal réussi.
J'ai remporté quelques épreuves en solo, duo, trio, groupe, et individuel et ai pu ainsi atteindre la première catégorie.
Cela dit, les années ont passé et j'éprouve toujours une intense émotion au moment de "prendre la parole", que ce soit en solo ou en formation.
La sensation est fugace mais bien réelle.
On peut parfaitement s'en accommoder, en tous cas, c'est tout le mal que je souhaite aux" traqueurs".

Moi j'ai commencé a avoir le trac en arrivant en 2eme catégorie, me sentant inférieure. Car dans les autres catégories je n'ai jamais ressenti de trac.
Je pense que c'est grâce a ça que lors du championnat 2007, j'ai pu passé de 4eme a 2eme car une fois mon objectif de passer en 3eme étais atteint, je me suis lâcher, et je n’avais pas du tout le trac.
Mais maintenant le trac c’est de pire en pire…

Quand on monte en grade et qu'un changement de catégorie vous envoie jouer dans la cour des grands, ce nouveau titre donne une réputation qu'il est de plus en plus difficile à défendre.
On perd donc tout droit à l'erreur.
Au début c'est angoissant et le trac augmente. Mais il s'agit davantage d'un "trac- tête" que d'un "trac corps". L'interprétation n'est pas en danger.
Ce trac va très vite se stabiliser mais ne disparaitra plus. Et même s'il est vaincu à chaque fois, il reviendra avec le même schéma.
Il fait partie de la famille et on vit très bien avec.
(Beaucoup, et pas des moindres, vous diront qu'ils seraient moins bons sans lui. C'est lui qui vous pousse à la niak et au dépassement.)

je vois qu'arca aime bien mon expression "niack"!!!

j'te dois queque chose ?


Niack à d'mander !

non je ne pensais pas que ça serait repris, du coup je n'ai pas déposé de copyright.... dommage!

Après vérification, tu écris comme une pantoufle et j'te dois des nèfles ! (et tu me dois la monnaie)

Wikipedia:
1. (Familier) Esprit de compétition, désir de gagner. Combativité.
Notre entraîneur nous a demandé plus de gnaque.


2. (Arca) Grâce à la gnaque,...
C'est au paillasson qu'on prend son pied.
( )

c'est honteux,même wikipédia me pique mon expresion, le pire c'est qu'ils osent changer sa graphie pour que je ne le remarque pas, ça me tue, mais où va-t-on?????

Je ne suis pas sûr que tourner le dos au jury soit un avantage. Pour avoir à faire face au public/jury de temps à autre, je préfère cette position.

Au moins, on le voit réagir en bien ou en mal.

Quand on est de dos, on peut tout imaginer, même que le jury n'écoute pas et se raconte la dernière histoire parue sur le forum RTA. Je sais qu'il n'en est rien, il n'y a qu'à le regarder quand les autres passent. Mais c'est aussi cela le trac. Et même si c'est du trac-mental, il agit sur le trac physique en le renforçant.

j'ai une copine qui m'a dit un jour : "quand tu stresses devant quelqu'un, imagine le en string léopard, il sera beaucoup moins impressionnant!" ce à quoi j'ai répondu... c'est pas faux!

joker a écrit:

imagine le en string léopard, il sera beaucoup moins impressionnant!" ce à quoi j'ai répondu... c'est pas faux!

C'est parce que tu ne m'as jamais vu!!!

Là, tu es obligé de nous mettre une photo en string!

Bilou, si tu commences à imaginer ceci ou cela, à réfléchir sur le fait qu'untel baille ou se gratte je ne sais quoi,... bonjour la fanfare !
Et si en plus tu vois Eric en string, tu feras des tayauts à la place des piqués....
( au secours pour la tyrolienne; pas pour Eric en string de vènerie.)

Arca,

C'est bien mon problème quand je suis au paillasson. Sauf que je n'arrive pas à imaginer Eric en string léopard. On a vu assez d'horreurs comme cela.

Tu t'effarouche de pas grand chose !...

Mais qui pourrait m'expliquer comment, partant du trac et du paillasson, on en arrive aux petites culottes d'Eric ?

je crois que je suis un peu la cause de ce "glissement"!

Je ne puis malheureusement mettre ce genre de photo sur ce forum ouvert à tout public...
Et puis, j'ai la chèvre (de mon avatar) qui est fort jalouse...

Donc, revenons à nos... paillassons!!

Est ce que ce trac peut aussi devenir... Collectif?!
Un groupe peut il avoir le même "trac"? Et est ce transmissible à l'intérieur d'un groupe?