la tenue des sonneurs

Merci pour ces onformations qui seront incorporés prochainement à un sujet développé sur mon blog.

Voilà de nouveau un ensemble intéressant de photos de sonneurs.

63. Le "rallye au bois" de St Etienne du Bois a été comme dit précédemment dirigé par le sonneur-compositeur Anthelme Devert; une photo de jeunes femmes portant trompe et fusils est aussi liée à cette ville; quels liens établir? Notons la tenue mi civile mi-équitation habituelle des années 20-30.

64. Nous n'avons pas vu beaucoup de photos de sonneurs bretons, et pourtant, la Bretagne a été très "riche" en équipages de vénerie. Ce cliché de la plage des Sables d'or entre Dinard et St Brieuc nous permet de rappeler qu'en 1921, quelques gens fortunés , quelques architectes décident tout simplement de créer totalement dans les dunes une station balnéaire; les travaux sont gigantesques, mais la crise de 1929 vient mettre un frein à toute cette entreprise. Aujourd'hui, si de très belles villas montrent combien la réputation de cette station balnéaire a été importante, les rues ne s'animent que durant la saison! La photo montre des sonneurs en tenue vénerie venus pour les festivités (courses de chevaux entre autres) organisées à l'intention des vacanciers fortunés 1925 (j'ai oublié de le dire, mais au départ, la station des sables d'Or n'est conçue que pour les classes aisées de la société française dans une région qui vient de perdre avec la guerre de 14-18 la plus grande partie de sa jeunesse;comment les "autochtones" vivaient-ils cette situation?.).

65. Avec les sonneurs de Dijon, nous retrouvons une société bien loin de la vénerie quant à la tenue; la casquette plate habituelle pour les harmonies, l'insigne sur le veston et la présence d'un "ancien" , peut-être le Président , sont des caractéristiques que nous avons déjà rencontrées.

66. Ces musiciens d'Etampes jouent de la trompette de cavalerie et posés devant l'on voit des clairons basses près de trompes qui sont sans doute des cors en mi bémol. Les brandebourgs nous l'avaons déjà vu , étaient fréquents sur les vestes courtes des sonneurs de trompe au 19ème siècle.

70. Ce Rallye St Hubert de Maromme a tout de même fière allure; nous en avons déjà vu une photo, les sonneurs une jambe en avant, poitrine ressortie, reins cambrés... Comparez les avec la vignette du recueil de Ploosen...

73 et 73 bis. Cette "indépendante de Toul" est un groupe de trompes composé de musiciens. D'ailleurs sur le cliché, on voit placés ostensiblement le porte partitions, le sac à partitions; le Directeur qui fait face à ses musiciens est un chef d'orchestre qui porte un galon sur son pantalon et sur ses manches (comme les zouaves!!!) ;c'est une tenue très militaire encore; le bérêt n'était vu jusqu'à maintenant que dans le Sud Ouest.

Ci-dessus il était précisé qu'on dispose de peu de photos anciennes de sonneurs bretons.

Voici tout de même une photo du groupe de trompes de rennes dirigé par Monsieur Métayer et qui a cessé ses activités à la fin des années 60.



Et il est amusant de voir cette photo datée de 1912 de sonneurs déguisés en tenues 17ème lors d'un défilé à Quimper, puis la photo suivante du Rallye Armor en 1980 , dans une tenue semblable avec chiens devant un manoir breton.

Une photo trouvée sur un site allemand avec cette légende : "Internat. Traditionsfahrturnier Loßburg 2012 »

Je commence à me perdre dans les photos... Si certaines sont déjà passées, veuillez m'en excusez.

77.La Chaise Dieu. Magnifique photo de sonneurs dans un kiosque à musique; la tenue civile est recherchée; quel noeud de cravate! Seule la bombe avec cor en insigne et galon de piqueur rappelle la vénerie. Les tuyaux des trompes sont protégés d'un tissu. Les sonneurs portent des "faveurs", rubans qu'on offrait aux musiciens comme signe de reconnaissance de leur talent en musique traditionnelle.

79. Les trompes de Luzarches . Bien qu'étant l'un des membres fondateurs de ce groupe proche de la forêt de Chantilly (création début des années 90), je ne reconnais qu'un seul sonneur! Cette photo doit dater des années 2000.

80. C'est le Débuché de Paris qui sonne cette messe en l'église de Montmartre; on y reconnait Hubert Jalenques, Gaston Chalmel, Robert Lamouche (années 60).

81. Jolie photo de sonneurs de l'équipage "par monts et valons" du Comte de Valon. Le sonneur de droite est Alexandre Cavillon décédé lors d'une chasse en Halatte en 1936. Les tenues sont soignées ; nous l'avons vu , les piqueux portaient le tricorne et la trompe dauphine lors des chasses.

82.Gustave Rochard nous a laissé un recueil "le folklore de la chasse " et surtout une belle messe de St Hubert très musicale. Avec son frère guitariste, les Rochard officiaient en tant que chansonniers à Paris vers 1900.

UN PEU DE FOLKLORE :

Ces cartes de défilés, cavalcades, fêtes costumées montrant des chars de toutes sortes mériteraient un "chapitre à part". La carte 92 avec le cerf sautant au dessus de la cabine de la camionnette est exemplaire; il faut bien remarquer que rien n'est prévu pour que les sonneurs debouts se tiennent à un appui solide; des chaises me direz-vous! Ce n'est pas toujours le cas. Il faut l'avoir vécu pour en comprendre l'inconfort et trop souvent le ridicule pour les pauvres sonneurs...

99 - A Rambouillet avec le Débûché de Paris.

Le rallye troyen. 97. Tenue irréprochable, bottes lacées , ceinturon blanc militaire, gants dans la main gauche pour tous, bannière, et les médailles des trois sonneurs au premier plan. Vers 1900.

99. Rambouillet. Flavcsh a vu juste; c'est bien le Débuché de Paris avec à gauche devant Michel Jalenques, derrière Gaston Chalmel puis Clovis Morin. A droite devant, Robert Lamouche, et dernier à droite en basse William Lamouche je pense. C'est la formation des années 50-60 me semble-t-il.

100. La présence du tambour, la protection-décoration des tubes du cor indique que ce cuivre est un cor en mi bémol.

96. Qui peut préciser la fonction du personnage de gauche avec sa tenue très particulière ? Bedeau, Garde Champêtre, conducteur du corbillard , avec sa grande canne directeur du défilé ...

96. Elément de réponse :

99 - je suis d'accord avec Dom' pour la "distribution" et la datation.

Carte 101. Les sonneurs de Lisieux sont coiffés d'une bombe à galon foncé; il me semble que nous voyons cela pour la 1ère fois. L'ordre en rang est habituel et militaire.

carte 102. Ce groupe de la Meuse porte le ceinturon de vénerie et la dague! Oui, bien sur, cela fait plus "chasse", mais les musiciens (car un sonneur de trompe de groupe fait avant tout de la musique) en sont-ils plus performants? Pourquoi porter la dague et pas le fouet qui ferait encore plus "vénerie" ? Ceci dit, leur tenue est irréprochable; tous les pantalons sont blancs contrairement à la carte photo précédente, et le V est parfait. Cela a déjà été évoqué dans les messages précédents, mais le coût élevé du ceinturon de vénerie, de la dague, des éperons parfois, est la raison majeure de leur abandon par les sonneurs de groupe depuis une bonne trentaine d'années.

Nous n'avons pas eu beaucoup de cartes photos de sonneurs belges. Les groupes pourtant y ont de tout temps été nombreux et de grande qualité; au début des années 70, je me souviens avoir entendu un groupe belge dont le style n'avait rien à envier à celui du futur grand groupe des trompes des Vosges. "Les trompes des Flandres " peut-être? Tacot va nous venir en aide .

Renvoi sur un post dans le sujet...

http://www.leforumdelavant.net/t416-difference-tenue-veneur-sonneur

Dom écrit:

"Nous n'avons pas eu beaucoup de cartes photos de sonneurs belges. Les groupes pourtant y ont de tout temps été nombreux et de grande qualité; au début des années 70, je me souviens avoir entendu un groupe belge dont le style n'avait rien à envier à celui du futur grand groupe des trompes des Vosges. "Les trompes des Flandres " peut-être? Tacot va nous venir en aide ."

Il s'agit effectivement d'un groupe belge, le Rallye Tilleghem, qui sous l'égide de René Verhaegen répétait dans la région de Bruges et qui comptait dans ses rangs Pierre et Valère Dornez, Michel Dasnoy, Benoît d'Ydewalle, Koen, Lieven et Arthur Broeckaert, Francis Buysse et d'autres dont le nom m'échappe.
Cette formation de très grande qualité tomba malheureusement en décrépitude quand Pierre Dornez quitta le Nord pour s'établir dans la Sarthe.
Là, il fonda le non moins célèbre Rallye Gouaslière...
Entre temps, Pierre Dornez, Michel Dasnoy et René Verhaegen prirent le temps de rendre visite aux jeunes sonneurs alsaciens du Rallye Trompes des Vosges et eurent le bon goût de les guider sur la route difficile et tortueuse du"bien sonner" en groupe...avec le résultat que chacun connait.
Grâces leur en soit ici rendue.

Tacot.

Pour rester dans le sujet premier, "la tenue des sonneurs de trompe de chasse", notons dans (message Robert 1er fev)

-la photo 105. Sonneurs de Gand. Non seulement les chapeaux melons sont remarquables, mais la casquette et l'imperméable du sonneur central semblent d'origine militaire (à confirmer).
-carte 106. Ce sont "les rois du cor de chasse"; ces cinq sonneurs du groupe Noury , pour forcer sans doute l'admiration et marquer plus fortement leur attachement à la chasse à courre ou simplement l'équitation, sonnent avec des éperons (si, si, cela m'a aussi été imposé!) et le fouet à la main!!! Alors là, BRAVO! Certes, cette carte est destinée à la publicité du groupe, et être "pointilleux " n'apporte rien; notons plutôt qu'à de nombreuses reprises, nous avons remarqué les efforts réalisés par les groupes de sonneurs pour "coller" à l'image de la vénerie. Cette démarche est tout aussi flagrante lorsqu'on consulte la plupart des méthodes et recueils de trompe de chasse du 19ème siècle qui proposent en plus des partitions un glossaire de termes de vénerie, des conseils pour soigner les chiens, des textes à la gloire de la chasse en prose ou en vers, des gravures sur les pieds des animaux chassés (mais cela a déjà été dit) ... Il n'empèche que le "quintuor" Noury était sans doute un groupe de grand talent.

Dans le dernier message du 2 fev, Robert nous propose de nombreuses carte et photos de sonneurs belges.

Les cartes 103 et 104, nous présentent des sonneurs en civil (Schoten 1920 et Gand 1929) portant une tenue soignée qui n'est pas la tenue des répétitions; ils sont sans doute en représentation mais ne portent pas de tenues type vénerie qu'on voit par contre portées par les sonneurs d'Anvers en 1936(photo 105). En France, la Fédération des trompes de France se crée en 1928 et nous avons constaté son influence sur l'évolution de la tenue des sonneurs dans l'entre deux guerres. S'est-il passé la même chose en Belgique?

Il y a sans doute beaucoup à dire, à raconter en partant des photos de sonneurs belges plus récentes (en couleur) . On peut constater en ce qui concerne la tenue, que la couleur rouge est très présente. Nous avions pourtant remarqué qu'en France, depuis les années 1990, cette couleur devient plus rare au profit du noir, bleu et vert.Il semble donc que ce n'est pas le cas en Belgique.
Un "bon coup de main" serait utile pour "légender" ces photos belges. Merci.

Sur l'une des photos, certainement prise à St Hubert, il me semble reconnaitre le jeune Dimitri Donders avec à ces côtés un sonneur ressemblant à Hubert Icart!?

En tout cas, je n'ai que de bons souvenirs de trompe (et un peu de chasse) en Belgique.

Effectivement, il s'agit bien de Dimitri.
Le sonneur voisin me paraît être Piet Luyckx, frère de Wim, radouci du Débuché de Paris, malheureusement décédé dans la fleur de l'âge.

Tacot.

Mademoiselle LAUGE, fille du compositeur (par exemple "sortie de Messe de Laugé" malheureusement oubliée) sonnait des pièces avec accompagnement de piano lors de réceptions parisiennes dans l'aristocratie ou la bourgeoisie. Elle porte une tenue type vénerie avec bottes à chaudron et éperons, tunique, gilet et bombe à galon. Ce qui est remarquable, c'est sa trompe. Nous connaissons tous les trompes à 2 tours 1/2 qui ont en plus 2 petits tours en guise de tenon au niveau du pavillon, ces trompes étant faites pour les personnes corpulentes. Mlle laugé était petite et menue; le facteur de la maison Pettex Muffat lui a fait une trompe à 3 tours 1/2 avec ces 2 tours en guise de tenon pour réduire le diamètre de la trompe d'Orléans. Cette photo est datée de 1883.

Voici Pierre Louis Poujol, Trompette major, officier de Dragons dont il porte ici la tenue (noter les guêtres sur les chaussures à clous).Cette photo date de 1916; Pierre Louis porte la croix de guerre, le calot et fièrement la moustache; il utilise une trompe de chasse "à pieds" dite aussi "Maricourt" certainement parce que c'est un instrument peu encombrant. Nous avons déjà eu l'occasion de préciser que sa formation de corniste a permis à Pierre Louis vers 1912 de sonner avec le "Rallye Tyndatre", de créer après guerre le "rallye Poujol" ou "rallye quand même de Lyon".


Cette photo du "Débuché de Paris" date de 1936.La présentation est "très venerie", tenue rouge comme de nombreux groupes de cette époque. On reconnait en bas de gauche à droite, Paul Nolleau, André Biguet dit "La Trace" célèbre piqueux de l'équipage Rothchild, Champion de trompe en 1948, Monsieur Lods Président du groupe, Robert Lamouche, et Gaston Chalmel auparavant Directeur du "Rallye St Hubert de Chartres". Au-dessus à gauche, William Lamouche bassiste (dont on peut dire qu'il fait partie des quelques bassistes à avoir modernisé la basse en créant un style en arpèges dynamique et gai). Les 2 autres sonneurs ne me sont pas connus.


Nous venons de voir ci-dessus que André Biguet avait sonné avec le "Débuché de Paris" dans l'entre deux guerres; il rejoindra dans les années 50 "le Rallye Toujours" de Méry sur Oise dirigé par son beau-frère Monsieur Georges Ferret où il retrouvera les frères Lamouche, Philippe Convert, tous "anciens" du Débuché de Paris". Mais étant à la retraite, à 80 ans, il n'hésite pas afin de pouvoir "sonner avec des jeunes" , à quitter Compiègne au volant de sa 504 Peugeot bleue, et à rejoindre "les trompes des Echos du Haubergier" de Senlis photographiés ci-dessus vers 1980 devant les ruines de l'Abbaye de Chaalis en forêt d'Ermenonville; "La Trace" est le 3ème en partant de la droite.


Puisque nous avons évoqué "le débuché de Paris" , voici une photo du groupe Champion de Sociétés en 1975 avec comme fanfare au choix "les noces du chasseur". De gauche à droite, Patrick L- Dominique D- Christian B- Henri G- Françis M- Michel J- André B- Claude P- Laurent M- Patrick D. La tenue du Débuché de Paris a évolué depuis 1975 comme celle de nombreux groupes, la tunique se portant ouverte souvent et donc sans ceinturon.